Joe Biden va rester candidat à la présidentielle, estime Donald Trump
Trump commente l’état de santé de Biden
Washington – Donald Trump, ex président des États-unis, a estimé lundi que Joe Biden pourrait bien rester candidat à la présidentielle de novembre, malgré les pressions jusque dans le camp du démocrate pour qu’il se retire en raison de doutes sur son état de santé.
« Il me semble qu’il pourrait bien rester [dans la course] et il a un égo et ne veut pas abandonner, il ne veut pas faire cela », a déclaré l’ex-président républicain dans une interview à Fox News, sa première depuis le débat opposant les deux hommes fin juin.
Lors de cette soirée catastrophique pour Joe Biden, le démocrate de 81 ans était apparu très fatigué et embrouillé.
« Il avait l’air extrêmement pâle pour le dire gentiment », a commenté Donald Trump lundi soir, affirmant que quand son adversaire avait commencé à parler, il avait trouvé sa voix « assez faible ».
« Ce fut un débat étrange, parce que dès les deux premières minutes, les réponses qu’il donnait n’avaient pas beaucoup de sens », a ajouté le républicain.
Joe Biden exhorte son parti à « se rassembler » autour de lui
Joe Biden a exhorté lundi les élus d’un Parti démocrate divisé à « se rassembler » autour de sa candidature, et défié les sceptiques de l’affronter lors de la convention d’investiture du mois d’août, alors que les appels à un retrait de sa candidature se poursuivent.
« Je suis fermement décidé à rester en course », écrit le président américain dans une lettre aux parlementaires démocrates, de retour en session à Washington après la pause de la fête nationale du 4 juillet.
« Il est temps de se rassembler », juge le démocrate de 81 ans.
Spéculations sur l’état de santé de Joe Biden
Sa porte-parole a tenté de contenir une vague de spéculations provoquée par un article du New York Times indiquant qu’un spécialiste de la maladie de Parkinson s’était rendu huit fois à la Maison-Blanche en huit mois, entre l’été 2023 et le printemps dernier.
« Le président [Joe Biden] est-il traité pour la maladie de Parkinson ? Non. […] Prend-il des médicaments contre la maladie de Parkinson ? Non », a dit Karine Jean-Pierre, sans indiquer qui ce spécialiste était venu voir ni dans quel but, se retranchant derrière une obligation de « confidentialité ».
Elle a souligné que Joe Biden avait vu trois fois un neurologue à l’occasion de ses bilans annuels de santé, dont le dernier a été rendu public en février, et qu’il avait été testé pour diverses maladies neurodégénératives dans ce cadre, avec des résultats négatifs.
Biden répond aux préoccupations de son camp
Joe Biden a indiqué aux parlementaires qu’il n’était « pas aveugle » aux « préoccupations » exprimées depuis le duel télévisé face à son adversaire de 78 ans, lors duquel il est apparu très fatigué et embrouillé.
Mais dans un appel retransmis pendant l’émission matinale de la chaîne MSNBC, il s’en est pris avec véhémence aux frondeurs dans son propre parti.
Il lui faudra faire preuve de répartie, de vivacité, de suite dans les idées… En somme, de tout ce qui lui a manqué cruellement lors du débat face à son prédécesseur républicain de 78 ans.
« Ces gars qui pensent que je ne devrais pas me présenter, qu’ils se présentent contre moi. […] Défiez-moi à la convention » démocrate du mois d’août, a lancé Joe Biden sur un ton furieux.
Biden accueillera le sommet de l’OTAN
Le président américain a aussi souligné qu’il accueillerait de mardi à jeudi à Washington un sommet de l’OTAN, à l’occasion du 75e anniversaire de l’alliance de défense.
Ce sera l’occasion pour les dirigeants de pays alliés de jauger eux aussi l’état de forme de Joe Biden, même si un porte-parole de l’exécutif américain, John Kirby, assure n’avoir « pas décelé » de signe d’inquiétude à ce sujet chez les membres de l’OTAN.
Le président américain a aussi prévu de donner jeudi une rare conférence de presse en solo.
Biden tente de montrer sa vitalité
L’octogénaire se donne le plus grand mal pour se montrer dynamique et plein d’entrain.
Il a par exemple enchaîné dimanche les discours et bains de foule impromptus en Pennsylvanie.
Ce dernier a jugé devant des journalistes que ce serait « une énorme erreur pour le Parti démocrate de retirer son soutien à un président très expérimenté et compétent à cause d’une soirée et d’un débat ».
Le Parti démocrate face à une décision difficile
Malgré ces divisions, la contestation va-t-elle se cristalliser et déboucher sur une offensive coordonnée, soutenue publiquement par de très grands noms du parti, pour inciter Joe Biden à céder la place ?
Ce serait une décision très lourde dans un calendrier extrêmement serré.
D’abord, rien ne dit que le président américain accepterait de céder la place.
Ensuite, même si c’était le cas, le Parti démocrate prendrait le risque d’une convention d’investiture chaotique en août à Chicago.
Enfin, si un ou une nouvelle candidate était désigné, il ou elle n’aurait qu’un peu plus de deux mois pour faire campagne avant l’élection du 5 novembre.